Dix jours après l’évacuation par la force du parc Gezi, la contestation continue en Turquie. Mais quel bilan dresser de ce mouvement qui a embrasé la Turquie pendant plusieurs semaines.
Si la tension semble s'être amoindrie et malgré le coup de force du premier ministre Erdogan, l’important est que la peur a changé de camp, et qu’une nouvelle Turquie a mûri dans les têtes, a pris la parole, s’est...
more »Dix jours après l’évacuation par la force du parc Gezi, la contestation continue en Turquie. Mais quel bilan dresser de ce mouvement qui a embrasé la Turquie pendant plusieurs semaines.
Si la tension semble s'être amoindrie et malgré le coup de force du premier ministre Erdogan, l’important est que la peur a changé de camp, et qu’une nouvelle Turquie a mûri dans les têtes, a pris la parole, s’est constituée en réseau.
Comme la jeunesse française en 1968, la jeunesse turque, portée par le consumérisme et la prospérité, aspire à une société nouvelle, en phase avec ses désirs, et conteste pour cette raison l’ordre moral et le paternalisme du gouvernement actuel.
Ce reportage dresse un portrait d'une jeunesse turque méconnue, anarchistes, communistes, gays, transexuels, , nationalistes, musulmans anticapitalistes, kurdes ou simple étudiants. Une mosaique de mouvances, de visages, d'idées qui ont pendant plusieurs semaines recréé un petit monde autogéré au sein du parc Gézi.
Leur revendications – maintien du parc, libération des manifestants arrêtés, renvoi des responsables de la violence policière, démission de l’équipe Erdogan – semblent correspondre à une flambée protestataire. Pourtant il suffisait de se promener dans les allées de Gezi occupé, où coexistaient harmonieusement tous les projets, toutes les activités, pour comprendre ce que la jeunesse venait d’instituer, contre les institutions : une société libertaire, une société consacrant le respect des consciences, des modes de vie.
Aujourd'hui, la société civile, entend faire fructifier l’héritage de Gezi. Un héritage précieux, même si les apparences peuvent laisser croire le contraire.
Peut-être faudra-t-il des années pour en arriver là. Mais plus rien ne sera comme avant.
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